En construisant RAS, il nous semblait important que les étudiant-e-s puissent avoir accès à des sources autres qu’Internet, la riche bibliographie ou encore les œuvres pour comprendre les contextes culturels et scientifiques dans lesquels les arts analogiques et numériques baignent. Ainsi, est née la collaboration avec l’INA Nord (à Lille).

Le protocole de travail est le suivant : chaque année, le champ de recherche est mis à jour, questionné par un mot clé qui va cristalliser les recherches. En 2020, nous avions choisi le mot « Internet ». Pour 2021, l’attention s’est portée le mot-clé « cybernétique », précisément parce que la cybernétique est autant approchée par les artistes de l’analogique (art vidéo) que par les artistes pionniers du numérique.
Or, il n’est pas été toujours évident pour les étudiant-e-s de saisir et de définir la cybernétique, surtout quand on n’est pas spécialisé dans le domaine néanmoins il nous semblait important de les y confronter.

Ce n’est pas à proprement parler une recherche exhaustive, mais l’intention scientifique est bien présente : établir la liste précise des émissions regardées, comprendre leurs natures, le contexte de création et de diffusion de ces archives. Pour cybernétique, ce sont presqu’une centaine de documents audiovisuels qui ont été consultés. Un corpus restreint mais assumé. Et donc comme il ne s’agit pas d’une recherche exhaustive : comment RETROCÉDER cette recherche ?

L’école d’art restitue la recherche avec des formats multiples qui n’ont pas pour objectif de s’aligner sur une publication scientifique (les chercheurs expérimentés sont compétents dans ce domaine, avec des méthodes spécifiques). Il s’agit de traduire et transmettre la recherche de manière plus expérimentale, en touchant aux domaines associés à la formation des étudiants que ce soit la composition graphique, la création audiovisuelle, le code créatif, l’écriture. Le projet Athénéa est donc le fruit de cette réflexion. Cette affiche est une porte d’entrée, une sorte d’interface print. La personne qui reçoit l’affiche est invitée à la déplier, à coller les stickers pour entrer dans le contenu textuel et audiovisuel.

Athénéa est un personnage fictif. C’est une IA qui a réussi à infiltrer les archives de l’INA et navigue dans les documents, en examinant les images, tentant de comprendre ses origines (le premier ordinateur intelligent s’appelle Anthinéa, elle fait donc le lien avec sa propre appellation). Elle se rend compte que la cybernétique (terme aux origines de l’IA), touche tout autant les domaines des sciences dures, sciences humaines et sociales jusqu’au domaine de la création (Nicolas Schöffer défendant un art démocratique et accessible, a ouvert les portes à la télévision française pour présenter ses œuvres cybernétiques qui interagissent avec leur environnement).